Dans un monde professionnel en constante évolution, la qualité de vie au travail (QVCT) est devenue une préoccupation majeure pour de nombreuses entreprises. Pour éclairer ce sujet crucial, nous avons rencontré Rochelle, une consultante en QVCT passionnée par la création d’environnements de travail où le bien-être physique et mental des employés est une priorité. À travers cette entrevue, elle partagera son parcours professionnel, son engagement en faveur d’une culture du bien-être au travail, mais aussi les défis auxquels nous devons faire face aujourd’hui.
En tant que consultante et formatrice, j’interviens auprès des entreprises souhaitant réengager leurs employés. Il peut s’agir de sensibilisation à des problématiques ou bien de réflexion collective sur les pratiques managériales. Ces interventions abordent fréquemment la culture d’entreprise et les valeurs perçues par les salariés. L’objectif est de créer un environnement de travail où chacun(e) pourra être en bonne santé physique et psychologique.
Oui en effet, j’ai débuté par un MBA aux États-Unis étant donné mes origines américaines, puis j’ai rejoint la France pour intégrer une multinationale française. Au siège, j’ai piloté divers projets dans les domaines de la publicité, de l’événementiel, des relations presse, de la communication interne, et de la recherche marketing, travaillant en réseau avec les filiales étrangères et les agences. Cette expérience très riche m’a apporté une compréhension des différentes cultures du travail et des stratégies de communication.
J’ai décidé de me réorienter vers le domaine de la Qualité de Vie au Travail (QVCT) pour aider les salariés à prendre leur santé en main. Cette décision découle de mon observation selon laquelle beaucoup de personnes autour de moi compromettaient leur bien-être physique et mental au nom de leur réussite professionnelle.
En constatant que cette situation n’était pas normale, j’ai été inspirée par la culture bien-être au travail. Aux Etats-Unis, depuis longtemps, il y a une culture du “corporate wellness” (bien-être au travail) très répandue, mais en France, cette approche n’en était qu’à ses débuts. Ainsi, je me suis formée à la prévention des Risques Psychosociaux (RPS) et à la gestion de la QVT grâce à un Diplôme Universitaire à Cergy-Paris. Parallèlement, j’ai également obtenu un diplôme en naturopathie afin de promouvoir l’hygiène de vie au sein des entreprises.
Au début, j’étais principalement axée sur la gestion du stress des salariés (et des managers), reconnu pour aggraver les problèmes de santé et en engendrer de nouveaux. J’ai pratiqué le coaching de santé intégrative, donné des conférences sur l’importance de la nutrition et animé des groupes de méditation à l’heure du déjeuner. Cependant, il est évident que des initiatives telles que les abonnements aux salles de sport, la pratique de la mindfulness et les paniers de fruits et légumes ne suffisent pas à transformer la culture d’une entreprise. Les dirigeants ont la responsabilité de créer un environnement de travail qui protège la santé physique et mentale des salariés, en donnant l’exemple et en promouvant le respect à tous les niveaux. L’objectif est de permettre aux employés de réaliser un travail de qualité et de le reconnaître en conséquence, ce qui génère une satisfaction professionnelle.
Premièrement, il est essentiel de soutenir les managers dans la détection des signes de souffrance au sein de leurs équipes, une action pouvant être réalisée à travers des ateliers de sensibilisation. Souvent promus sans formation spécifique en gestion d’équipe, ces managers bénéficient de notre accompagnement pour développer leurs compétences relationnelles. Notre objectif est de les aider à favoriser le développement professionnel de leurs collaborateurs, à leur donner un sens et à créer un environnement de travail où chacun peut influencer les méthodes de travail.
On commence d’habitude par une enquête pour remonter à la source du problème. Cela peut être des entretiens individuels ou collectifs, mais dans tous les cas, il faut laisser les salariés s’exprimer, car ils savent mieux que quiconque ce qui les empêche de donner le meilleur d’eux-mêmes. Ensuite, nous restituons à la direction les résultats de l’enquête, et nous suggérons des pistes d’action pour ré-engager tout le monde avec des outils simples et pragmatiques. L’objectif étant de rendre les équipes autonomes après avoir appris les techniques de communication qui améliorent la culture du travail.
j’ai en tête le cas d’une entreprise qui rencontrait des difficultés à ramener ses employés au bureau après la crise du Covid-19. Bien que leur politique prévoie deux jours de travail sur site par semaine, beaucoup ne voyaient pas l’intérêt, car la majorité des interactions se faisaient en visioconférence ou par téléphone, et leurs collègues étaient souvent absents les jours où ils étaient présents. J’ai donc mené des entretiens pour comprendre leurs besoins et les ai présentés à la direction. Ils ont alors réorganisé les équipes pour favoriser le travail collaboratif au bureau, renforçant ainsi la cohésion, la convivialité, le soutien mutuel, la formation des nouveaux employés et le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Ces aspects sont cruciaux pour fidéliser les salariés et promouvoir une culture d’entreprise alignée sur ses véritables valeurs.
Je suis convaincue qu’une bonne hygiène de vie améliore la performance au travail. Le fait de prendre soin de soi, au niveau de l’activité physique, du sommeil, de la nutrition, et de la gestion du stress, cela procure une augmentation de la puissance intellectuelle et psychologique. En même temps, une santé solide va réduire les chances de souffrir de burnout, à condition de pouvoir s’exprimer lorsque ça ne va pas au travail. La crise Covid-19 a mis en exergue le besoin essentiel d’avoir une vie équilibrée. A chacun de trouver ce qui lui convient le mieux, mais surtout de comprendre que nous pouvons tous agir pour aller mieux au niveau corps et esprit.
L’entreprise a tout intérêt à soutenir les salariés dans leur quête de mieux-être. Et souvent, cela passe par une révision de la culture d’entreprise. Car si le management est toxique, les problèmes vont persister.
Si vous remarquez des taux d’absentéisme qui grimpent, des arrêts maladie en profusion, un turnover trop élevé, ce sont les signes d’une culture du travail en berne. Faites-vous accompagner par un expert avec un regard extérieur pour aller à la racine du problème. Travailler peut très bien rimer avec respect, satisfaction et épanouissement.
Il me semble primordial de tenir compte compte des attentes des jeunes générations qui arrivent sur le marché du travail et qui ne sont pas prêtes à tout sacrifier pour réussir. Ils recherchent un travail qui a du sens, qui soit cohérent avec leurs propres valeurs, et qui s’adapte à leur vie avec une certaine souplesse. Le management doit s’adapter à cette vision du travail avec des méthodes innovantes, plus participatives, moins top-down.
Les études montrent que les personnes en situation de handicap physique ou mental sont plus susceptibles que les autres aux risques psychosociaux. Avec un travail d’analyse et de prévention, on peut réduire les risques pour tous les salariés et créer un impact gagnant-gagnant. Le tout est de commencer !
Merci à Rochelle pour ce témoignage enrichissant sur le bien-être au travail, en lien avec la QVCT.
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